Y a-t-il un docteur, une infirmière, une infirmerie ou un
hôpital, dans la structure d'une colonie d'abeilles ?
On en sait rien, on sait juste que le miel, la propolis et
le pollen ont des vertus de traitements thérapeutiques voire de guérison.
Le pollen
Composition du
pollen http://www.lanutrition.fr/bien-dans-sa-sante/se-soigner/l-apitherapie/les-vertus-du-pollen.html
La propolis
C'est un excellent immunostimulant, un antibiotique et un
cicatrisant très actifs.
http://www.lanutrition.fr/bien-dans-sa-sante/se-soigner/l-apitherapie/les-vertus-de-la-propolis.html
Mais malheureusement quand tous ces produits miraculeux
n'arrivent pas à guérir une abeille malade, que se passe t-il avec elle ?
Malheureusement dans le monde animal, il n'y a pas de
sentiments.
Toutes abeilles malades, et rejetées de la colonie.
Devant le trou de vol, on peut observer de temps à autre,
une ou plusieurs abeilles qui trainent une autre abeille sans ménagement sur la
planche d'envol.
L'abeille malade est malmenée et tuée, et éjectée hors de la
colonie.
Celle-ci, d'après la couleur, était atteinte de la maladie
noire.
C'est triste pour elle, mais c'est la meilleure solution
pour la colonie, elles préfèrent sacrifier quelques abeilles, que de contaminer
l'ensemble de la colonie.
Il est rare que le cadavre reste devant la planche d'envol,
sauf dans les cas de forte mortalité par intoxication, en général les abeilles
ramassent les cadavres et les transportent
loin du rucher. Le cas échéant, ce sont les oiseaux qui les picorent.
Dans la plupart des cas, l'apiculteur ne s'apercevra pas que
des abeilles sont malades, il ne le verra qu'a l'ouverture de la ruche, en
remarquant une dépopulation de la colonie.
Actuellement, beaucoup d'apiculteurs sont victimes
d'importantes pertes de colonies, sans que l'on puisse établir une cause
précise.
Malheureusement, d'après moi, ce n'est pas une cause, mais
un ensemble de causes, si je devais donner un ordre de cause ou de grandeur.
1) Je commencerais
par le varroa, il affaibli les abeilles en leur suçant l'hémolymphe (sang de
l'abeille), la plaie faite du parasite favorise aussi l'entrée dans l'organisme
de multiples virus, microbes et maladies.
Il affaiblit les larves d'abeilles en se nourrissant d'elles
pour sa reproduction, il est le principal vecteur de maladies.
2) Suivi des produits phytosanitaires (terme utilisé par les
fabricants de pesticides, ça fait plus classe que pesticide). Il est inutile de
vous faire un descriptif de toutes les molécules néfastes existantes pour les
abeilles, et leurs effets, il me faudrait 10 pages.
Est-ce que les abeilles supporteraient mieux la pression du
varroa, s'il n'y avait pas les nouvelles générations de produits phytosanitaires ?
Il y a trente ans, à l'arrivée du parasite, nous comptions
plus de mille varroas dans les colonies, et pourtant nous n'avions que 5-10% de
perte au printemps. Aujourd'hui, cinq-cents varroas suffisent à anéantir une
colonie, et se retrouver au printemps avec 50 à 80% de pertes de ruches !
3) L'appauvrissement floral, l'arrachage des haies.
La mono culture, du maïs à perte de vue ou toute autre
culture.
Aujourd'hui, c'est le remembrement qui tue nos belles
campagnes, toutes les petites parcelles ont été supprimées pour n'en faire
qu'une, tout en détruisant les haies qui les délimitaient, pour en faire
d'immense étendu de même culture.
Les engrais répandus dans les prairies qui favorisent
l'herbe, mais détruisent toutes les fleurs qui y poussaient encore il y a une
vingtaine d'année. L'exemple le plus flagrant sont les marguerites, regarder
bien une prairie sans engrais ou faiblement dosé en engrais, et une prairie ou
l'engrais a été semé comme s'il avait neigé, vous serez surpris en comparant la
flore.
4) Les vergers
Dans le temps (je parle comme un vieux) et pourtant ce n'est
pas plus d'une vingtaine d'année, dans les champs, il y avait des arbres
fruitiers, une parcelle par-ci et par là, parsemée dans tous les bans
communaux, entre les champs cultivés de multiples variétés, maïs, blé, orge, patate, betterave, prairies
etc.
Les vergers étaient entretenus, et sans trop de traitement,
les fruits n'étaient pas toujours réguliers en taille et en forme, parfois percé
d'un petit trou laissant deviner un ver (Le carpocapse) dans la pomme ou la cerise.
Ce n'est qu'à la demande des consommateurs que les
arboriculteurs ont dû augmenter les produits phytosanitaires pour s'adapter aux
exigences des clients, des pommes bien
grandes et rondes et sans défaut, mais surtout sans trou de ver. Pour obtenir
ce résultat, il n'y pas de miracle, il faut bourrer les fruits de pesticide
pour que le carpocapse ne puisse pas se développer.
Question à deux balles, lequel des deux fruits et le plus
sain, avec ou sans ver ?
Les vergers d'aujourd'hui, non plus rien à voir avec ceux de
nos ancêtres, ils sont pulvérisés toutes les semaines, après chaque pluie, un
traitement pour cet insecte, un traitement pour un autre insecte, un traitement
préventif puis curatif etc.
J'ai déjà visité ce genre de verger, et été surpris, de ne
pas voir des abeilles polliniser ces pommiers, ou très très faiblement, n'y de
voir des ruches disposées aux alentours.
L'arboriculteur a avoué à demi-mot, que les abeilles ne
survivraient pas, d'ailleurs il n'y pas d'apiculteur dans le village, preuve
que.....
Mais la bonne nouvelle, c'est que la nouvelle génération
d'arboriculteur commence à prendre conscience du problème.
De nouvelles méthodes commencent à rentrer dans les mœurs, piège
à phéromones sexuelles, piège
chromatique, bandes à glu, insecticides
naturels... ce n'est qu'une question de volonté, mais j'ai bonne espoir d'eux.
5) La pollution
atmosphérique et le changement climatique.
6) Les ondes électromagnétiques.
Il y aura surement des 7, 8, 9, à énumérer mais je vais
m'arrêter là, je trouve que ça fait déjà pas mal de contrainte pour une petite
abeille, qui n'a rien demandée à personne, tout ce qu'elles demandent c'est
qu'elles puissent continuer à butiner et récolter du miel, comme elles ont su
le faire bien avant que nous ne soyons sur terre.
Pour conclure cet article:
Et qu'il soit compréhensible pour tout le monde.
Je vais comparer l'abeille au permis de conduire à point,
nous, pour pouvoir conduire il nous faut 12 points !
Nous sommes conscient que 12 points ce n'est rien, le même
jour nous pouvons passer un stop - 4 points, mince un feu rouge grillé - 4
points. Sur la national, il n'y personne
je suis seul, je regarde le paysage la tête ailleurs et roule à 110 - 1 points,
merde, j'annonce les mauvaises nouvelles à ma femme, manque de bol, téléphone
au volant - 3 points.
Résultat plus de permis.
Bon, j'ai un peu exagéré, heureusement pour nous il n'y a
pas de flic partout, qu'en est-il pour les abeilles ?
Passons à l'abeille, à elle il lui faut 12 points pour vivre !
Varroa - 4 points,
Produits phytosanitaires - 4 points
La mono culture - 4 points
Les vergers - 4 points
La pollution atmosphérique et le changement climatique - 3
points
Les ondes électromagnétiques - 2 points
En additionnant, en fin de compte
l'abeille n'a pas beaucoup de chance de survie dans notre monde moderne !
Et dans cette liste, il faudra rajouter deux terribles ravageurs qui ne sont pas encore dans le département. Ce n'est qu'une question de jours ou de mois avant leurs arrivés.
Et dans cette liste, il faudra rajouter deux terribles ravageurs qui ne sont pas encore dans le département. Ce n'est qu'une question de jours ou de mois avant leurs arrivés.
Le frelon asiatique et Aethina tumida, et là, ce sera du -4 à -12
pour chacun !
Et ce constat, ce n'est pas un
apiculteur situé en zone de grande culture qui vous le dit.
Mais moi, situé en bordure de
montagne qui remarque une dégradation dans la conduite des ruches.
En plus de trente ans de pratique,
ce sont ces dernières années qu'il est de plus en plus difficile d'élever des
abeilles, je me retrouve au printemps avec 10 à 20 % de perte, et cette année
avec 40% de perte, contre 1 à 5% les années antérieurs. Les colonies ne se
développent plus aussi rapidement, elles sont à la traine, ce n'est qu'à partir
de la floraison des acacias, que le démarrage arrive un peu mieux s'en sortir,
et là encore...
La météo ces trois dernières
années, a était également mauvaise, résultat pratiquement pas de récolte.
Ce qui me donne l'impression d'élever des abeilles pour la survie de
l'espèce, mais combien de temps
encore...................................................................................................................................
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